Les leviers économiques de la transition agro-écologique. Une opportunité pour produire et vendre autrement.
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La Fabrique Ecologique, septembre 2014
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Résumé :
L’agro-écologie permet de répondre à de nombreux enjeux, qu’ils soient environnementaux (restauration des sols, de l’eau, de la biodiversité, ou du climat,..) et sociétaux. Sur ce point, l’agro-écologie correspond notamment à la demande des consommateurs de plus de garantie (transparence) sur l’origine des produits, leurs modes de production, leurs impacts santé/nutritionnel et environnementaux, au-delà des critères gustatifs et prix qui restent les premiers critères d’achats.
L’agro-écologie commence seulement à se développer, que ce soit par le haut (contenu de la loi d’avenir, réforme de la politique agricole commune) ou par le bas (initiatives des agriculteurs, des coopératives et de l’industrie agroalimentaire). La France a à son actif de nombreux atouts à valoriser pour devenir un leader de l’agro-écologie en Europe et dans le monde (surface agricole, climats, diversité de ses productions, savoir-faire agro-industriel, qualité des terroirs…). A l’échelle de l’exploitation, l’agro-écologie vise l’amélioration des systèmes de production en créant des interactions et synergies biologiques bénéfiques entre les composantes de l’agroécosystème. L’agro-écologie ne s’oppose à aucune agriculture.
L’agro-écologie ne peut être abordée uniquement à l’échelle du maillon « agricole », son développement devant être envisagé à l’échelle de tout le secteur agroalimentaire. Car il ne s’agit pas uniquement de « produire autrement » mais également de « transformer et vendre autrement », c’est à dire de savoir enrichir et valoriser lors des étapes de transformation et de distribution les produits issus de l’agro-écologie.
La montée en puissance de l’agro-écologie et sa généralisation sont d’autant plus importantes qu’elles correspondent à des nécessités et urgences économiques. S’agissant du secteur agro-alimentaire, qui constitue un véritable pilier de l’économie française (2ème employeur industriel, 2ème excédent commercial, 17% de l’industrie française), la France a été dépassée par l’Allemagne sur le marché mondial. Ces filières connaissent une érosion progressive des taux de marges, un fort ralentissement des investissements et un niveau d’endettement élevé. L’agro-écologie représente une opportunité économique majeure pour agir à la fois en matière de réduction des coûts de production (énergie, intrants) et de meilleure valorisation des produits, afin de regagner en compétitivité et d’améliorer les revenus des agriculteurs et des autres acteurs.
Pour utiliser au mieux le levier économique de la transition agro-écologique, il convient d’abord d’en faire un diagnostic, qui permet de montrer que cette transition s’impose, ensuite qu’elle est la condition pour que les atouts français soient valorisés au mieux, et enfin qu’elle suppose un effort particulier d’investissement, en particulier dans les technologies d’avenir (nouvelles technologies du vivant, biocontrôle, robotisation, capteurs et informatique embarquée, efficacité énergétique, smart grid et domotique..). L’agro-écologie est l’agriculture qui inclut ultra performance environnementale et technologique.
Pour accélérer sa généralisation, la note fait deux propositions ;
1. Inciter les filières à enrichir leur gamme de produits avec des produits issus de l’agro-écologie, les faire connaître et distribuer grâce notamment aux leviers d’internet et des réseaux sociaux. Ces nouveaux outils permettent notamment de satisfaire toutes les sensibilités de consommateurs, et de mettre en place de nouvelles relations plus collaboratives avec ces derniers ;
2. Généraliser, grâce à un dispositif incitatif, les contrats de filières agro-écologiques qui commencent à se mettre en place. Développés entre des acteurs de la production agricole, de la transformation et de la distribution, ces contrats permettent de s’engager sur le long terme, d’identifier des poches d’économie, de se projeter ensemble dans une dynamique d’innovation et de rémunérer les efforts du producteur agricole engagé dans une démarche de production agro-écologique (et ce même dans un contexte de prix de marché élevé), tout comme le transformateur et le distributeur capables de mieux valoriser les produits issus de l’agro-écologie.
Sources :
La Fabrique Ecologique www.lafabriqueecologique.fr